Tamsui et la côte Nord
Le guide de voyage nous vante des côtes au Nord de Taipei aux faux airs de Bretagne battues par les vents et aux roches escarpées. Sur le papier, ça nous plait bien. Comme il suffit de 35 mn en métro depuis Taipei pour rejoindre Tamsui en bord de mer et que les bus touristiques relient la pointe ouest à la pointe Est en 2h, nous n’hésitons pas et nous lançons à l’assaut de ces abruptes falaises.
Nous arrivons à Tamsui dans la matinée. Secoué, Alex a fini par réussir à ouvrir l’œil avant 10H30. Tamsui est une ville agréable le long du fleuve. Elle fut un port important, premier du pays au XIXe siècle ; le commerce avec la Chine, l’arrivée des espagnoles, puis des hollandais ayant fait ses beaux jours. Elle fut pourtant délaissée au profit de Keelung mais a réussi à conserver quelques sites historiques intéressants (le fort San Domingo par exemple). Nous longeons le fleuve et visitons ce fort de brique rouge aux canons pointés vers le large puis regagnons la gare pour prendre notre navette touristique qui longera la côte.
Le gros point fort de Taiwan (on en reparlera surement) est indéniablement ses transports. Tout est fait ici pour faciliter les voyages. Le MRT (le métro) de Taipei par exemple en plus d’être d’une propreté incroyable et extrêmement sûr, relie le centre-ville à de nombreuses agglomérations de New Taipei City. Cet ensemble résidentiel accueille les familles pour qui le centre-ville est devenu cher (un peu comme partout dans le monde) et s’étend de Taipei jusqu’à la côte. Tamsui fait donc parti de cet ensemble tout comme les sources chaudes de Beitou.
Nous embarquons donc dans notre petit bus touristique (parfaitement à l’heure comme tous les transports taïwanais) pour longer la côte. Les 30 premières minutes ne nous disent rien qui vaille : nous naviguons sur une 4 voies au milieu de buildings pas franchement modernes. Nous identifions parmi les nombreux arrêts possibles une plage qui semble pouvoir être jolie et descendons à l’arrêt ad hoc. Mauvaise appréciation ! La plage jonchée de détritus n’a strictement aucun intérêt. Les installations sur la plage sont similaires à beaucoup de constructions à Taiwan : elles datent des années 70-80 et vieillissent mal. Nous décidons de longer la plage pour rejoindre l’arrêt de bus suivant (le prochain bus ne passant pas avant 1h). Peine perdue, l’arrêt suivant est à plus de 7 km et on doit longer la voie rapide sur toute cette distance. Nous faisons demi-tour et patientons sagement à l’arrêt de bus.
Nous décidons de faire une halte à Yeliou, un port de pêche a priori charmant, découpé de promontoires rocheux aux formes aussi représentatives que le profil de Néfertiti, une tortue géante, une tête de dragon ou la pantoufle de cendrillon. Malheureusement les 25 km de côte que nous longeons ne nous laissent pas présager de merveilles. Tout est laid et sans intérêt. Nous descendons néanmoins au cap susnommé et… déjeunons tranquillement. Le littoral est gentil mais nous ne voyons là rien de bien extraordinaire.
Nous reprenons le bus après avoir échangé avec quelques japonais, nombreux à cet endroit (principalement des japonais d’Okinawa) et arrivons à Keelung. De là, pointe Est de la côte, il est facile de revenir à Taipei avec l’un des nombreux trains locaux (sorte de RER) qui passe toutes les 10mn en heure de pointe. Puisque nous avons du temps, nous décidons d’arpenter les rues de ce port majeur entouré de collines.
En montant vers le Chung Cheng Park, un magnifique couché de soleil s’offre à nous juste au-dessus du temple. Magnifique. Nous admirons le trafic sur la mer et notamment les ferries japonais arrivants au port. Finalement Keelung fut certainement l’endroit le plus plaisant de cette journée.
Retour Taipei après un tour au marché de nuit. Demain, nous quittons la capitale. Direction Hualien et les gorges de Taroko. Pourvu cette fois que ce soit vraiment à la hauteur de ce que nous annonce le guide !