L’archipel de Palawan
L’archipel de Palawan est certainement l’archipel le plus connu des Philippines et la destination la plus prisée des touristes. Notamment car la côte Nord de l’île de Palawan et l’archipel de Barcuit sont reconnus comme étant l’une des merveilles naturelles sur Terre.
Néanmoins et étrangement, l’île de Palawan (île principale de l’archipel qui porte son nom) est l’une des îles les moins peuplées du pays et ses 650 kilomètres de large sont totalement recouverts de jungles et de mangroves.
C’est en constatant ses kilomètres de forêts vierges depuis l’avion que nous atterrissons sur le tarmac de Puerto Princesa, capitale administrative régionale.
Récupérant nos bagages, une personne nous interpelle afin de nous proposer un van afin de nous rendre directement dans l’extrême Nord du pays, à El Nido en moins de 5h et pour un prix correct.
N’ayant rien réservé en avance, nous prenons ce van directement depuis l’aéroport et partons en direction du Nord. La route s’avère être magnifique et les paysages qui défilent sont impressionnants par leur virginité. Le confort à l’arrière de ce van surchargé le sera néanmoins beaucoup moins et c’est en étant harassés par tout ce trajet que nous atteignons El Nido. Trop fatigués pour faire une recherche précise du meilleur hôtel du coin, nous prenons la première chambre venue et allons dormir car il est déjà 23h et nous avons commencé cette journée de transport 13h plus tôt…
El Nido est incontestablement le hub touristique de Palawan car ce bourg est la porte d’entrée de l’archipel de Barcuit. L’atmosphère y est d’ailleurs très différente que celle des Visayas, les touristes sont massivement rassemblés ici, notamment beaucoup de français. Pour être honnête, nous n’avons pas vraiment apprécié cet endroit qui est certes touristique mais fait surtout « ville de routards cheap » et, ça n’est pas du tout notre style.
Néanmoins, nous ne nous arrêtons pas à cela et partons arpenter le coin afin de trouver un hôtel sympathique. Les prix s’envolent ici par rapport aux Visayas mais nous arrivons à trouver un hôtel en bord de mer avec un bon rapport qualité/prix et le réservons pour plusieurs jours. Le second objectif de notre journée sera de préparer nos excursions des jours suivants.
En tant qu’endroit touristique, des excursions sont organisées sous forme de lettre : A, B, C, D et E.
Cette formule proposant la visite d’îles et îlots différents car cet archipel recèle un nombre très importants d’îles à explorer. Nous optons donc pour le tour C et A en passant par l’hôtel directement car ils nous paraissent sérieux et nous pensons que nous aurons moins de monde.
Le point positif de ce genre d’endroits est le nombre conséquent de restaurants qui proposent des variétés de cuisines intéressantes (et dont les patrons sont tous des expatriés occidentaux). Nous rencontrons d’ailleurs le patron danois de l’un d’entre eux qui nous proposent des poissons et hamburgers convenables et qui deviendra notre QG durant ce séjour.
Dès le lendemain, nous partons avec le bateau du patron de l’hôtel en direction de l’extrémité Ouest de l’archipel. Nous sommes contents de notre choix car nous ne sommes finalement que deux tandis que nous voyons certains bateaux remplies de dizaines de passagers.
Nous découvrons ainsi cet archipel d’îles de quartz vierges de présence humaine et totalement recouvertes de jungles. Outre cette beauté sauvage, on recense de nombreuses cavités, lagons et plages protégées, voire secrètes partout dans l’archipel car l’origine géologique de ces roches a rendu facile la corrosion de ces îles, les modifiant à travers les âges.
En continuant notre trajet en bateau, nous tombons nez à nez avec un requin baleine en surface puis une tortue verte coup sur coup, la chance est de notre côté !
Joie transformé rapidement en crainte lorsque le bateau calera au beau milieu de l’océan et qui nous a rappelé tristement notre périple aux Komodo. Heureusement ici, les bateaux défilent et nous sommes remorqués jusqu’à un endroit abrité afin que le capitaine répare la légère avarie. Nous sommes quelque peu perplexe mais le bateau redémarrera et ne fera plus des siennes bien que ce fut le bateau le plus lent de la flotte d’El Nido !
Nous nous rendons sur les sites de Star Beach sans intérêt majeur puis à Hidden Beach. Cette plage totalement cachée par les roches et falaises fut pour nous la première attraction intéressante de la journée. On se sent effectivement au bout du monde au beau milieu de ce jardin d’Eden.
Hélicopter Island et Matinloc Shrine furent deux de nos autres étapes. Sans intérêt majeur au niveau du snorkelling pour nos yeux tellement exigeant maintenant, ces sites ont néanmoins l’intérêt d’offrir un cadre de plage paradisiaque où nous déjeunons un poulet et poisson grillés sur le barbecue du capitaine, un régal !
Le dernier spot de la journée sera de loin le plus intéressant. Secret Beach est en effet une plage totalement cernée par des falaises tranchantes et imperméable à la houle du large. On ne peut d’ailleurs par y aller en cas de fort courant car l’entrée exiguë peut être fatale si nous sommes propulsés sur les parois acérées.
Par chance, le courant est clément aujourd’hui et entrons par ce trous à souris puis découvrons un havre de paix sans aucun vent ni houle. Lorsque nous parlons, notre voix résonne sur les parois de ces falaises escarpées. Nous constatons effectivement qu’il n’y a strictement aucun moyen d’accéder à cet endroit, mis à part ce trou, même depuis l’intérieur de l’île.
Nous sommes satisfaits de cette première journée dans l’archipel qui offre sincèrement de magnifiques plages et conservent beaucoup de lieux secrets. La seule ombre à ce tableau est tout de même le nombre conséquent de touristes à chaque arrêt, cela peut quand même altérer notre appréciation réelle de ces spots magnifiques à l’état brut…
La journée suivante sera une journée « off » afin de lire, de farniente et d’écrire ses lignes !
Nous décidons néanmoins de repartir avec notre équipage dès le lendemain afin de faire ce tour A. cette fois-ci, nous sommes en compagnie de 4 taiwanais très sympathiques et parlant parfaitement anglais, sympa !
La première étape nous amène à 7 commando, qui n’a strictement aucun intérêt et qui est à proximité d’El Nido. Nous commençons à regretter notre choix…
Ne jamais se fier à se première impression car l’étape suivante sera de loin la plus belle. Le Big Lagoon est le spot le plus connu de l’archipel et à juste titre. Un canal exiguë relier l’océan à ce lagon et qui longe de magnifiques falaises sur deux cents mètres. Puis le lagon apparait tel un lac salé parfaitement préservé. Le vent stoppe alors totalement et nous nous régalons d’un splendide snorkelling, longeant les falaises plongeant dans les abysses de ce lagon aux eaux sombres.
Après un déjeuner avalé (et toujours aussi délicieux) sur l’île de Payong Payong, nous partons ensuite pour Secret Lagoon puis Small Lagoon qui furent tout aussi impressionnants et agréables.
Nous commençons à réaliser à ce moment-là que ce sont nos derniers moments en snorkelling durant ce voyage qui touche bientôt à sa fin. La nostalgie s’empare de nous peu à peu…
Grâce à ce tour A, nous comprenons mieux ce que nous sommes venus faire à El Nido car ce fut vraiment génial. Bon à part cela, nous sommes content après une journée supplémentaire de farniente de repartir car l’ambiance de la ville ne nous plait toujours pas et entendre parler français à tous les coins de rue avant l’heure nous horripile !
C’est donc après six jours passés sur place que nous reprenons un van direction Puerto Princesa. Après 5h de route, nous arrivons à notre hôtel réservé la veille (avec piscine qui plus est) et nous réservons (tant bien que mal car soirée de Noêl oblige) notre excursion à la rivière souterraine de Salang pour le lendemain.
La rivière souterraine de Salang fait partie des 7 merveilles du monde naturelle et, outre la magnificence du lieu, elle est la rivière souterraine navigable la plus longue du monde.
Après deux heures de route depuis notre hôtel, nous arrivons au pier et prenons un premier bateau qui nous emmène sur une plage déserte. De là, nous devons marcher sur 200 mètres (et voyons des macaques plus qu’intéressés par nos chips) puis embarquons sur une petite barque afin d’entrer dans les entrailles de la Terre!
La croisière sous la Terre a duré 45 minutes (des permis spéciaux sont nécessaires afin d’aller plus loin que 1,5 kilomètres car des compétences en spéléologie sont requises) mais nous n’avions jamais vu une curiosité pareil.
Car, mis à part l’ambiance particulière de l’obscurité sur l’eau et dans une grotte, les formes géologiques sont en effet extraordinaires. Après quelques centaines de mètres parcourus sur cette rivière étroite, nous entrons dans une cavité beaucoup plus vaste, appelée Cathédrale et qui fut pour le coup magique. Haute de 65 mètres, cette cavité recèle des stalagmites géants hauts de dizaines de mètres cernés par cette rivière paisible : Ouah !
Enfin, des milliers de chauves-souris peuplent l’endroit, ajoutant un côté hors du temps à ce moment déjà extraordinaire (même si, concrètement et plus prosaïquement, l’idée est aussi d’éviter de se faire chier dessus !).
Bien que finalement assez court, nous ne regrettons en rien cette étape sur cette rivière, regrettant peut être de ne pas nous être arrêtés une nuit sur place, dans le village de Salang nous paraissant très agréable.
Regrets passés rapidement lorsque nous retrouvons notre piscine et notre petite bière en Happy Hour dans le bar d’à côté. De plus, nous allons diner dans un restaurant où nous nous sommes régalés de crevettes grillées, de thons poêlés et de jus d’ananas frais (nous aurons même le droit de manger un plat servi par erreur à notre table en pensant que c’était dans notre formule prise !).
C’est donc par cette étape culinaire mémorable que nous terminons notre séjour sur Palawan. Bien que Barcuit et la rivière souterraine furent fantastiques, nous avons préférés l’ambiance dans les Visayas et regrettons peut être un peu de ne pas y être restés plus longtemps. Cela sera pour un prochain voyage !
Nous repartons ainsi vers Manille et passons une dernière courte soirée dans l’hôtel où nous avions déjà séjourné à notre arrivée dans le pays puis reprenons un avion dès le lendemain pour notre ultime étape, Hong Kong.
Les Philippines n’auront pas été notre étape coup de cœur mais il faut être honnête, le pays n’était pas non plus des mieux placés après cette étape hors concours que fut Palau et le stress grandissant de notre fin de voyage.
Au-delà de cela, nous ne pensons pas avoir une image globale du pays car il aurait fallu passer plus de temps sur place, pour aller plus loin dans les Visayas et se rendre dans le nord de Luzon.
Néanmoins, nous avons adoré l’île de Siquijor et celle d’Apo Island et fumes surpris par Manille. Enfin et comme souvent en Asie, le peuple philippin nous a vraiment bien accueilli et ses millions de sourires nous font oublier dans quelle précarité beaucoup d’entre eux vivent.
La particularité de ce peuple est d’ailleurs que c’est littéralement un peuple chanteur. Les philippins adorent chanter et connaissent un répertoire musicale impressionnant. Pour le meilleur ou pour le rire, c’est toujours un plaisir d’entendre une bande de copains jouer de la guitare et chanter tous ensemble des monuments de la musique (américaine) le dimanche.
Même peuple, même maux car comme pour les indonésiens, le futur est loin d’être rose pour eux car, même si la croissance du pays atteint des sommets depuis plusieurs années, la croissance démographique et la destruction environnementale viennent totalement effacés les effets positifs potentiels de cette croissance.
C’est vraiment frustrant car ce peuple mériterait mieux que ce qu’il a actuellement, surtout après les innombrables catastrophes naturelles qui touchent ce pays. Mais pour le coup, c’est aujourd’hui aux philippins de se prendre en main et de stopper drastiquement cette démographie galopante et destructrice tout en ayant une croissance économique responsable et tenable pour les multiples trésors qu’ils possèdent. L’Eglise Catholique a d’ailleurs un rôle majeur à jouer dans cette lutte pour le bien-être de ce peuple si gentil.