L’archipel des Visayas
Il faut être honnête, préparer un voyage aux Philippines demande du temps car le pays est un chaos géographique difficilement compréhensible de prime abord : l’archipel ne compte pas moins de 7000 îles et s’étend sur près de 2000km du nord au sud !
Les Visayas se trouvent en plein milieu du pays. Cette zone touristique (la bien connue plage de Boracay en premier lieu) offre, sur le papier, de jolies perspectives et a surtout été épargné par le super-typhon Yolanda qui a frappé durement le Nord de l’île de Cebu et l’île de Leyte et qui a fait environ 10000 morts un mois avant notre arrivée…
Nous nous sommes d’ailleurs posé la question de savoir si nous devions maintenir notre étape philippine. Nous y sommes allés finalement en suivant de près l’actualité et les conseils du ministère des affaires étrangères.
Pour de nombreux philippins et au niveau géographique, les Visayas sont le cœur des Philippines et Cebu City, sa ville principale, est la deuxième ville du pays. Cet archipel est le plus peuplé du pays et les îles de Negros et de Cebu sont de vrais poumons économiques pour le pays avec notamment la culture de la canne à sucre et de fruits divers et variés.
Nous atterrissons ainsi à Dumaguete, au sud du Negros Oriental, et prenons une chambre à la Harold´s mansion, un empire touristique dans la région. Ce type semble posséder la moitié de la ville (incluant les bateaux, les agences d’excursions, les scooters et tout le reste!)
Dumaguete est une ville sans prétention mais qui se démarque des autres villes provinciales du pays car elle offre un bel espace aménagé sur son bord de mer. On y a d’ailleurs trouvé un restaurant délicieux aux prix imbattables qui fut notre cantine pour 3 jours.
Comme Harold´s semble proposer tous les bons plans, nous ne cherchons pas plus loin et réservons une excursion snorkelling d’une journée à Apo Island. Nous avions pensé y séjourner une nuit mais au vu de la taille du village et des prix, nous ne sommes pas persuadé que cela en vaille la peine.
Apo est une île minuscule (70 hectares) qui a la chance d’accueillir des centaines de tortues venues brouter l’herbe marine présente en abondance aux abords de l’île. Le spectacle est magnifique. Nous passons une journée très agréable, en compagnie d’un couple de français de Perpignan et d’un Costaricain sur la route du retour au pays après 2 ans d’étude en Espagne (nous avons échangé nos adresses mail d’autant que son père gère un hôtel à San José- on ne sait jamais, nos pas pourraient nous porter un jour de ce côté du monde!)
Agréable, ce type de sortie de groupe n’est quand même pas foncièrement notre tasse de thé. Deux ou trois sites sont à voir autour de Dumaguete et pour le coup, on opte de suite pour le scooter.
Nous profiterons d’une balade agréable en scooter avec un bon snorkelling à Dauin où les autorités ont créé un sanctuaire marin pour les tortues et assistons en prime à la venue surprise de quelques beaux dauphins qui jouaient dans les vagues !!! Et finissons la journée par une marche autour des chutes de Casaroro sur les hauteurs de Valencia. Ces chutes sont d’ailleurs extrêmement belles se fondant dans la jungle et dans des gorges très étroites. Etant seuls, le moment fut magique !
Après avoir fait le tour de la zone, nous décidons de quitter Dumaguete et de nous rendre sur l’île de Siquijor à 1h de ferry dès le lendemain matin.
La traversée achevée et arrivant sur le quai, nous négocions la course avec un conducteur de tricycle qui, en moins de 20mn nous propose une chambre dans un bel hôtel avec vue et un scooter pour la durée du séjour.
L’île se prête particulièrement bien au scooter en cela qu’elle accueille assez peu de voitures. La routière côtière de 72km est donc particulièrement plaisante et les points d’intérêt (plages, points de vue, églises…) ne manquent pas. Bien sur la prudence reste de mise car ici on ne s’enquiquine pas d’un casque!
Entre les plages de Paliton et de Salagdoong aux eaux transparentes, les sources thermales de San Juan, le ficus géant de 400 ans, les chutes de Cambugahay et la route intérieure, nous avons parcouru l’île dans tous les sens.
Nous passons ainsi 4 jours superbes à Siquijor. L’ile offre non seulement une ambiance très agréable, mais aussi de très beaux snorkellings avec tortues, thons, barracudas, raies aigle et d’innombrables serpents de mer !
Pour atteindre l’autre île majeure de cet archipel, l’île de Cebu, nous devons reprendre le bateau jusqu’à Dumaguete puis prendre un tricyle puis un autre bateau qui relie l’île de Negros à celle de Cebu et enfin un dernier bus. Semblant compliqué sur le papier, le parcours se fait néanmoins facilement et il est d’ailleurs bien organisé.
Nous arrivons ainsi sur la côte d’Oslob qui est connue pour abriter une colonie de requins baleine qui se sont familiarisés à la présence des pêcheurs locaux qui, en retour, les nourrissent afin de les fidéliser et d’attirer les touristes. Ils n’ont donc aujourd’hui la fonction de pêcheur que de nom !
Chambre chez un particulier prise, nous nous reposons car nous devons partir dès le lendemain sur un bateau de pêcheur aux alentours de 6h du matin.
Réveil étonnamment facile, nous embarquons pour un trajet à la rame de dix minutes qui nous mène au centre d’inscription officiel pour pouvoir atteindre les requins baleine. L’organisation est bien faite puisque la durée de snorkelling est limitée à 30 minutes par personne et la plongée en bouteille est interdite afin d’éviter d’effrayer les animaux. De plus, des biologistes sont présents sur le site afin d’éduquer les touristes et d’éviter tout débordement.
Initialement, nous pensions que le trajet en bateau allait nous mener au large, vu la taille de ces animaux mais il se trouve que les requins sont à 150m du rivage !
Après trois minutes de traversée, nous voilà donc plongeant parmi 6 requins baleine des plus familiers qui s’approchent des humains, habitués à être nourris de crevettes par les pêcheurs.
La sensation est des plus étranges car nous nous retrouvons au beau milieu de requins dont la taille varie de 6 à 10 mètres. Evidemment, cette espèce est totalement inoffensive pour l’Homme puisqu’elle ne se nourrie uniquement de krills et de planctons.
Il faut préciser qui plus est que la taille adulte moyenne de ce requin avoisine les 18 mètres mais que sur le site d’Oslob, seul des bébés s’y rendent. C’est d’ailleurs un phénomène que les scientifiques n’arrivent pas encore à expliquer. En effet, les jeunes requins baleine se rendent ici et acceptent d’être approchés et nourris par l’Homme mais dès qu’ils atteignent l’âge adulte, ils s’en vont vers le large et ne reviennent plus.
Ce site est donc une nurserie naturelle !
Ces 30 minutes sont passées beaucoup trop vites et nous sommes déçus de devoir quitter ces superbes spécimens. Ceci étant, nous ne sommes pas les seuls touristes et cette rotation nous parait parfaitement légitime.
Enfin, Il faut souligner le fait que même si nourrir une espèce sauvage afin d’attirer le chaland n’est pas vrament éthique, il faut être réaliste et avouer qu’ils ne considèrent désormais plus les requins baleine comme des gros ailerons vivants mais plutôt comme une source de richesse vivante et pérenne. Cela a au moins le mérite de protéger ces magnifiques créatures dans cette région.
Une fois le snorkelling terminé et un excellent petit déjeuner avalé, nous reprenons un bus en direction de la capitale des Visayas, Cebu City.
Après 5h de bus, nous atteignons la ville et prenons un hôtel avec piscine pour nous détendre. Le Wifi est très rapide, ce qui nous permet de travailler à la mise à jour de notre blog.
La soirée arrivant à vive allure, nous allons diner dans un centre commercial flambant neuf et qui contraste sévèrement avec la pauvreté de certains quartiers de cette ville sans grand charme.
Le lendemain, nous prenons un avion en direction d’un autre archipel très connu, l’archipel de Palawan.