La visite de l’île de Babeldaob
L’arrivée à Koror fut sans doute notre arrivée la plus émouvante. Cela fait en effet plus de 20 années qu’Alex rêvait de mettre les pieds sur ce petit archipel perdu dans le Pacifique et c’est avec la banane au visage que nous remplissons les formalités douanières.
En attendant dans la file, Palau nous mets déjà l’eau à la bouche en évoquant, avec un marketing certain, que l’archipel est un sanctuaire pour les requins et que leur pêche est strictement interdite dans la ZEE du pays (équivalente à la taille de la France métropolitaine).
Nous avions réservé une chambre pour la nuit suivant notre arrivée mais nous avions quelque peu omis que nous atterrissions à 4h50 du matin…
Aucun taxi présent devant ce minuscule aéroport mais fort heureusement, l’hôtel avait envoyé une navette récupérer des clients (qui ne se sont d’ailleurs pas présentés mais qui nous ont rendu un fier service en nous offrant le trajet jusqu’à notre chambre gratuitement).
Fatigués par une nuit trop courte, nous nous endormissons en quelques minutes. Après ce sommeil récupérateur, nous partons jusqu’à la ville de Koror pour prendre le poul de ce pays et organiser notre séjour ici.
Initialement, nous avions en effet prévu de rester une vingtaine de jours sur place. Mais les prix affichés et notre budget limité nous ont imposé de réduire notre séjour à 12 jours, ce qui n’est déjà pas si mal !
Nous arrivons dans la ville de Koror qui est la ville principale du pays sans en être la capitale, titre qui échoie à Meleok, ville de 300 âmes. Ceci étant dit, Koror est loin d’être une mégalopole puisqu’elle n’est peuplée que par 5000 habitants (cela représente néanmoins 50% de la population nationale!)
Vous l’aurez compris, Palau est un micro Etat, peuplé par 10 000 habitants et qui est composé d’une multitude d’îles et d’îlots dont les fameuses Rocks Islands. Les habitants vivant principalement sur l’île de Koror et sur l’île de Babeldaob.
Comme à chaque fois lorsque nous arrivons dans un nouveau pays, faisons un petit récapitulatif de l’Histoire du pays.
Palau est un état micronésien et qui appartient à la zone géographique et ethnique de Micronésie. A ne pas confondre avec la Mélanésie ou la Polynésie, les micronésiens sont assez différents et on les retrouve principalement à Palau, sur l’île de Guam et dans les états fédérés de Micronésie.
Géographiquement, la Micronésie démarre à la pointe sud des Philippines et s’arrête, au nord, aux environs d’Hawaï (Polynésie) et au sud, aux environs des Fidji (Mélanésie).
Initialement peuplé par les micronésiens, Palau a été colonisé par les allemands à la fin du XIXème siècle puis par le Japon au début du XXème siècle. C’est d’ailleurs le Japon qui a amélioré sensiblement les infrastructures du pays ainsi que marquer culturellement les usages locaux.
La langue nationale de Palau (parallèle à l’anglais) utilise de nombreux mots japonais et est un mélange atypique entre le japonais, l’anglais et le micronésien.
Comme l’ensemble de la région, le pays a été durement secoué par la Seconde Guerre Mondiale. Initialement jugé peu stratégique par les américains, Palau aura vu de rudes batailles s’organiser sur son sol, notamment sur l’île de Peleilu. On peut d’ailleurs encore y visiter les vestiges militaires japonais ainsi que de nombreuses épaves…
Après la fin de la guerre du Pacifique, l’archipel devint américain jusqu’en 1991 où le pays choisi la voix de l’indépendance, contrairement à l’île de Guam. Bien qu’indépendant, le pays est toujours sous la protection des américains et les habitants de Palau n’ont pas besoin de visa pour se rendre aux USA. Beaucoup de jeunes partent d’ailleurs travailler à Hawaï notamment. Et paradoxalement, l’absence de main d’œuvre amène un « flot » d’immigrés venus principalement des Philippines voisines.
Palau est aujourd’hui mondialement connue comme une destination de choix pour la plongée ainsi que par la réserve nationale des Rocks Islands, archipel classé au patrimoine mondiale de l’Humanité.
Ces 10 000 habitants vivent largement des ressources de la mer et du tourisme. Géopolitiquement, Palau est l’un des rares pays à avoir reconnu officiellement Taiwan, ce qui lui a permis d’être choyé par les taiwanais, notamment au niveau des crédits aux investissements en infrastructure et à l’éducation. Après les japonais, les taiwanais sont, avec les coréens, les touristes les plus nombreux (les chinois continentaux n’ayant pas le droit de venir ici).
Petite anecdote, le PIB de Palau se classe 190ème sur 192 pays en valeur absolue. Avec à peine 160 millions d’euros de richesse créée chaque année, ce pays est vraiment au bout du monde !
Ce petit mémo achevé, reprenons le cours de notre journée. Nous arrivons en effet dans la rue principale de la ville de Koror qui, il faut l’avouer, ne représente aucun intérêt majeur. En 15 minutes, nous en avons fait le tour et partons chercher un ATM afin de retirer nos dollars US (ils utilisent la monnaie américaine).
Nous vivons un petit stress car Clémence voit sa carte refusée dans les seuls distributeurs de la ville (et du pays aussi par la même occasion) alors qu’Alex venait de faire opposition à la sienne après un débit frauduleux !
Fort heureusement, nous avions prévu des dollars avant de partir et qui nous servirons à assurer les dépenses quotidiennes durant les prochains jours avant que la situation ne se régularise.
Le stress digéré, nous partons ensuite organiser nos plongées chez Sam’s Tour, l’agence avec qui Alex était en contact puis allons réserver une voiture de location pour la journée de demain. Nous souhaitons en effet faire le tour de l’île principale de Babeldaob et découvrir la jungle dans son centre.
La journée se terminant, nous rentrons à l’hôtel et allons profiter de son centre de loisir vieillissant mais encore fonctionnel. Alex se fera un régal de ses différents toboggans aquatiques !
Nous partons ainsi le lendemain arpenter l’île à bord d’une voiture ayant encore une particularité : volant à droite mais on roule à droite !
L’île de Babeldaob s’avère plus grande qu’elle n’y parait et est totalement recouverte de jungle. Ce qui en fait sa beauté mais aussi son accessibilité limitée. En effet, à part quelques curiosités touristiques qu’ils font payer à prix fort, il n’y a rien !
Mais « rien » peut parfois être génial et cette île le démontre fort bien. En effet, elle est entourée de mangroves qui la protègent des tempêtes tropicales au-delà desquelles se trouve un magnifique lagon qui est, de facto, inaccessible. La frustration est à son comble mais la raison l’emporte rapidement car nous nous disons que c’est pour le bien de cet écosystème si fragile.
Le temps de faire le tour de l’île et la nuit nous rattrape déjà. Nous rendons la voiture et prenons l’apéro sur notre balcon devant la jungle : top !
Demain est un grand jour puisque nous partons sur l’île de Carp Island, île en forme d’étoile de mer qui, vue du ciel, semble tout droit sortie d’un montage photoshop !